Le jardinage, c’est un peu comme une amitié : il faut être patient, donner de l’attention et, parfois, accepter que ça ne pousse pas comme prévu. Une plante trop arrosée ? Elle boude. Pas assez d’eau ? Elle flétrit. Heureusement, quelques conseils bien choisis permettent d’éviter les malentendus avec ses fleurs et d’en faire de fidèles compagnes. Que vous ayez la main verte ou juste l’envie d’essayer, voici de quoi transformer vos plantations en une belle réussite.
Les plus belles communes fleuries de France
Fleurissement de la France
C’est en 1909 que le TOURING CLUB DE FRANCE lance cette initiative d’embellir les villes et villages de France afin de favoriser le développement du Tourisme.
Très vite, sitôt la première guerre mondiale terminée, en 1920, le TOURING CLUB lance son concours des « Villages coquets » et dès cette époque, un jury prend la route, pour visiter les villes et villages susceptibles d’être récompensés.
En 1959, nous sommes encore dans l’après guerre où la France remet en place son système économique et social, quand l’ Etat reprend cette initiative à son compte et propose l’organisation d’un concours national des villes et villages fleuris.
Plus d’un siècle plus tard, les jurys continuent de sillonner le territoire dans une France qui a beaucoup changé, puisque en 1900, la moitié des français travaillait dans l’agriculture alors qu’aujourd’hui, les « actifs agricoles » ne représentent que 3,3 % de la population active.
Au début du siècle dernier, les gens habitant et travaillant dans les campagnes privilégiaient beaucoup plus le caractère utile des plantes (potagères, fruitières, fourragères,…. ) ; leur aspect esthétique était secondaire pour la majorité d’entre-eux.

À cette époque, la notion de patrimoine des villes et villages était en cours d’authentification; les villes et villages disposaient d’éléments patrimoniaux architecturaux de tout premier plan qu’il leur fallait mettre en valeur, notamment pour répondre aux sollicitations des touristes de plus en plus nombreux et curieux.
En 1936, les congés payés s’installent dans le quotidien des français qui profitant de ces nouvelles facilités, voyagent pour découvrir leur pays, prendre du repos en famille dans des paysages qu’ils découvrent ou retourner dans leurs villages d’origine qu’ils ont dû quitter pour un travail en ville.
A cette même époque, la pratique du sport se développe; les gens vont à la mer pour pratiquer les sports nautiques ou à la montagne, l’hiver pour découvrir les joies du ski. C’est CHAMONIX (Haute-Savoie) qui accueille les premiers Jeux Olympiques d’Hiver en 1924. Tout concourt au développement de l’activité touristique.
Le Tour de France est un rendez-vous qui chaque année, sillonne le territoire national et prend de plus en plus d’ampleur. Pour la 1ère fois, en 1948, le Tour de France est visible à la télévision et à compter de cette date, les images de la télé serviront beaucoup à construire l’identité de la France ainsi qu’à mettre en valeur, le caractère unique de nos villes et villages.
Huningue : une commune fleurie au carrefour de l’Europe
Dans les villages, ce sont généralement les habitants de la commune qui se prennent en main pour améliorer leur environnement et fleurir les abords mais aussi leurs maisons; d’autant que généralement, ils disposent du matériel agricole (tracteurs et autres) et de leur savoir-faire, qu’ils transfèrent du monde agricole au monde horticole.
Beaucoup de Maires sont des « actifs » de l’agriculture et à ce titre, ils savent prendre les choses en main, pour travailler la terre (labour, semis de gazon, plantation d’arbres et d’arbustes, semis de fleurs, …. arrosage,…).
Dans les villes, les services municipaux chargés des espaces verts se développent ou se créent; à titre d’exemple, dans les années 1990, le responsable du service des jardins de la ville de CRETEIL aimait rappeler qu’ il avait commencé après guerre, seul comme cantonnier de la commune, pour se retrouver en fin de carrière, à la tête d’un service de plus de 250 personnes .
Dans les années 60-70, les villes se développent; les banlieues se créent pour accueillir des populations de plus en plus nombreuses. Il faut aménager des espaces verts et le fleurissement accompagne généralement les aménagements.
C’est l’époque également des grandes orientations du développement du territoire (La DATAR est créée en 1963) : en 1968, création de 8 métropoles d’équilibre et 4 autres en 1970, le plan breton de développement en 1968, création du commissariat à la rénovation rurale en 1968, et la mise en place des plans de développements ruraux en 1970 ainsi que le lancement des villes nouvelles; dans le Languedoc-Roussillon, par exemple, de nouvelles stations balnéaires sont créées: Port-Camargue, La Grande Motte, Port Leucate, Port Barcarès, le Cap d’Agde,…
Tous ces aménagements d’envergure sont mis en œuvre par des équipes pluridisciplinaires associant architectes, urbanistes et paysagistes et travaillant aux côtés des élus locaux et des services de l’Etat.
Durant toutes ces années, les professionnels de l’horticulture accompagnent ce développement, en améliorant et spécialisant leurs entreprises de production mais aussi en créant de nouveaux points de vente (jardineries, grandes surfaces spécialisées,….) ; les techniques commerciales adaptées soutiennent l’activité du secteur.
En quelques dizaines d’années, le visage des communes françaises a beaucoup changé et aujourd’hui, il n’a rien à envier aux pays qui telle la Suisse, servaient d’exemple, aux initiateurs du fleurissement de la France.
On peut dire que le travail accompli par toutes les communes de France est exceptionnel et au niveau européen, dans le cadre du concours de l’ Entente Florale, ce mérite a été très souvent reconnu, en attribuant à de nombreuses reprises, la première place aux villes et villages représentant l’Hexagone.
Aujourd’hui, la majorité des villes et villages de France ont accompli un gros effort en matière d’amélioration de leur cadre de vie, et par là-même pour la qualité de leur accueil touristique, élément essentiel pour le développement de leur économie locale.
Les enjeux sont maintenant d’ordre écologiques et sociaux. Ecologique car les pratiques doivent viser une cohabitation harmonieuse entre l’Homme et son environnement: préservation de la biodiversité, protection des milieux et des ressources, gestion et production plus responsable prenant sa part à la lutte contre le changement climatique.
Social car il importe que le développement profite à tous et que bien évidemment, en ces périodes de difficultés financières, toutes les dépenses soient rationalisées au mieux.
On parle aujourd’hui de « fleurissement durable« , c’est à dire un fleurissement plus écologique et plus économique qui intègre un plus grand nombre de critères notamment par le choix de plantes résistant mieux à la sécheresse et demandant moins d’apports externes (engrais, produits phytosanitaires,…), adapté au climat ainsi qu’ aux différents types de sols.
Notre chance est d’avoir dans nos villes et nos villages, des Hommes et Femmes de talents, conscients des enjeux et désireux d’améliorer la qualité de vie de nos concitoyens, tout en s’appuyant sur les potentialités offertes par la nature mais aussi en s’adaptant aux contraintes financières.
Le fleurissement a certes un coût pour les habitants (4 à 13 € /an /habitant en fonction de la taille de la commune pour un coût moyen des espaces verts est de 56 € /an /habitant) mais c’est également un service apporté à la population.